Une explosion des usages qui ouvre de nouvelles perspectives
Avec une approche globale du parcours des patients au travers de solutions numériques, Maincare révolutionne les pratiques en offrant de nouveaux horizons aux professionnels de santé comme de ceux qu’ils soignent. Entretien avec Eric Garcia, Directeur du pôle Patients Parcours & Télémédecine chez Maincare
Pourriez-vous dresser un bref historique de votre activité au sein de Maincare ?
J’ai créé Covalia en 2007, la télémédecine en était alors à ses débuts et était une affaire de spécialistes. J’étais à la fois séduit, motivé par l’aspect innovant de cette nouvelle technologie et convaincu du potentiel qu’elle représentait, notamment pour répondre aux inégalités d’accès aux soins qui se creusaient. En 2016 nous avons rejoint Maincare, un acteur historique et reconnu du secteur hospitalier, pour donner une nouvelle dimension à l’activité et lui permettre d’exprimer tout son potentiel. Aujourd’hui le groupe travaille aussi avec 80 % des GRADeS (Groupements Régionaux d’Appui au Développement de la e- Santé) qui sont les bras armés des Agences Régionales de Santé. Cela nous permet d’avoir une approche globale du parcours patient au travers des solutions que nous proposons.
Dans quelle dynamique travaillez-vous aujourd’hui avec les différents acteurs de la santé en France, et tout particulièrement avec les GRADeS ?
La crise de la Covid-19 a eu indéniablement un impact sur la relation que nous entretenons avec eux et a, d’une certaine manière, accéléré bon nombre de choses. Je pense en particulier à la télémédecine dont les usages se sont démocratisés et ont explosé dès les premières semaines de la crise. Dès le début de la pandémie, de nombreuses régions (la Bourgogne Franche-Comté, le Grand Est, la Guadeloupe, les Hauts-de-France, la Martinique, la Normandie, les Pays-de-Loire ou encore La Réunion), mais aussi plusieurs GHT, nous ont sollicités pour mettre en place rapidement une solution.
Concrètement pourriez-vous revenir sur certaines solutions proposées ?
Dès mars 2020 et en quelques jours seulement, nous avons pu leur mettre à disposition notre plateforme en mode SaaS MediConsult, une version adaptée et surtout gratuite de notre plateforme IdéoPHM, afin de permettre aux établissements de santé de gérer leur file active de patients sur les services de téléconsultation, de télérégulation (Samu) et de télésuivi à domicile pour les patients symptomatiques du Covid. Plus globalement, cette explosion des usages ouvre de nouvelles perspectives pour accélérer la santé numérique sur les territoires avec des solutions qui répondent à la fois aux besoins et contraintes des établissements, mais aussi aux attentes et contextes d’usage des professionnels de la ville et surtout des patients eux-mêmes. Cela nous a amenés à nous recentrer davantage sur ces nouveaux usagers, à développer des applications plus orientées grand public, plus ergonomiques, plus modernes. C’est par exemple ce que nous avons fait à La Réunion avec LIEN L’APP, le prolongement sur mobile de la plateforme LIEN déjà utilisé là-bas par 80 % des médecins libéraux, qui permet aux professionnels de santé d’échanger et d’accéder à aux comptesrendus médicaux de leurs patients.
Comment oeuvrez-vous à renforcer la coordination des soins à la ville comme à l’hôpital ?
Notre conviction est que la télémédecine comme d’autres outils en santé numérique ne sont pas une fin soi, ils doivent s’intégrer dans des solutions de prise en charge globale de patients. Comme je le disais, la force de Maincare c’est d’être à la fois solidement implantée à l’hôpital et sur les territoires, en région. Cela nous permet d’avoir une approche globale des parcours patients, à la ville comme à l’hôpital, et de proposer à chaque fois, selon l’usager et le contexte d’utilisation, la solution et les outils les plus appropriés. C’est ce que nous faisons déjà avec plusieurs régions, comme dans les Hauts-de-France avec le programme Prédice qui a vocation à adresser les 6 millions d’habitants de la région. La plateforme propose tout un bouquet de services numériques pour les professionnels et les patients comme de la téléconsultation, du télésoin, de la prise de rendez vous en ligne ou encore l’accès à un dossier de coordination.
Qu’en est-il de vos axes de développement pour 2021 ?
Ce que l’on constate c’est que de plus en plus de groupements hospitaliers, comme l’AP-HM, le GHT Alpes Maritime ou encore le GHT Alliance de Gironde avec qui nous travaillons, souhaitent euxaussi ouvrir leur propre plateforme numérique pour servir au mieux les établissements, les professionnels de la ville et les patients de leur territoire. Ils souhaitent mettre à disposition des patients des services numériques, comme la préadmission en ligne, qui vont leur simplifier certaines démarches, leur éviter des déplacements ou des attentes inutiles. Ces plateformes ont aussi vocation à accélérer la circulation de l’information et des documents entre l’hôpital et la ville. Au final, notre objectif est simple : faire tomber les cloisons entre la ville et l’hôpital, intégrer le patient afin de permettre, grâce au numérique, d’assurer une prise en charge globale, plus simple et plus fluide de ces derniers tout au long de leur parcours.